L’accessibilité numérique : Pourquoi ? Pour qui ? – Podcast Clic Éthique

  • Écrit par Chloé Corfmat

  • Écrit le

  • Lecture 16 min.

Dans ce premier épisode de mon podcast Clic Éthique, je vous présente “L’accessibilité numérique : Pourquoi ? Pour qui ?” Au-delà d’une définition théorique, je vous explique quels sont les impacts d’un site web inaccessible pour les personnes handicapées.

Cet épisode est aussi le premier épisode d’une série dédiée aux différents handicaps où je vous détaillerai les enjeux d’un web plus accessible pour chaque famille de handicap.

Vous trouverez ci-dessous la transcription textuelle de l’épisode.

Je vous souhaite une bonne écoute, à bientôt ! 😊

Transcription textuelle

Introduction

Bonjour et bienvenue dans Clic Éthique, le podcast où l’on explore les enjeux environnementaux et sociaux du numérique pour un Web plus responsable. Je suis Chloé Corfmat, développeuse Web et consultante en accessibilité numérique, free-lance. Au quotidien, j’aide mes clients à concevoir et à mettre en place des services numériques plus éthiques. Dans chaque épisode, je vous accompagne et vous guide pour que nous adoptions ensemble des pratiques plus responsables, durables et inclusives. Vous retrouverez sur mon blog chloecorfmat.fr, la retranscription textuelle de cet épisode ainsi que de toutes les ressources dont je me suis servie pour le préparer et dont je parle dans le podcast. Bonne écoute !

Accessibilité web

Vous utilisez certainement Internet tous les jours, peut-être même toute la journée, pour votre boulot, mais aussi pour vos loisirs. Vous avez peut-être même été en télétravail pendant quelques jours durant les fêtes de fin d’année pour profiter un maximum de votre famille. Vous avez aussi probablement déjà réservé un rendez-vous chez votre médecin ou chez le coiffeur depuis chez vous grâce à un site web ou une application ? C’est pratique et plaisant, non ? Maintenant, mettez-vous à la place d’un utilisateur handicapé qui n’est pas libre d’utiliser le web sans difficulté et qui est donc privé de ces avantages.

Dans cet épisode, je vous propose de vous expliquer simplement ce qu’est l’accessibilité numérique et quel est son impact sur les usagers handicapés. Il est le premier épisode d’une série d’épisodes dédiée à l’accessibilité et à ses impacts sur les personnes handicapées.

Lorsqu’il a été créé, le point fort du Web était vraiment le fait qu’il soit accessible par n’importe qui, quel que soit son handicap. Cela a notamment permis aux utilisateurs handicapés d’accéder à des services auxquels ils n’avaient pas accès avant.

Par exemple, ils ont pu gagner en autonomie, en :

  • consultant les horaires des transports en commun qui ne sont pas traduits en braille dans les arrêts de bus
  • faisant leurs courses grâce aux Drives ou aux livraisons à domicile
  • passant des commandes en ligne,
  • regardant ou écoutant un film ou une série
  • trouvant un numéro de téléphone, car l’annuaire lui non plus n’est pas accessible
  • accédant à l’actualité
  • Ou encore en remplissant des démarches administratives comme une déclaration d’impôts, par exemple.

Pourtant, en plus de 20 ans, le Web a beaucoup évolué. Les pages de texte simples se sont complexifiées grâce à l’ajout d’images, de vidéos ou encore d’animations. Malheureusement, cela a rendu les sites Web plus difficiles à utiliser, en particulier pour les personnes handicapées.

L’accessibilité Web, c’est permettre aux personnes handicapées de pouvoir utiliser le Web et plus précisément qu’elles puissent percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec le Web. En effet, avoir un site Web accessible, c’est avoir un contenu qui peut être lu et compris par tous. Mais, c’est aussi permettre aux personnes handicapées d’y contribuer en commentant des vidéos, en rédigeant des articles de blogs ou encore en participant aux conversations sur les réseaux sociaux.

Les 4 grands principes fondamentaux d’un site web accessible sont qu’il est perceptible, compréhensible, utilisable et robuste.

Lorsqu’on dit d’un site web qu’il est perceptible, cela veut dire que son contenu doit pouvoir être lu, vu, entendu ou touché. En effet, certaines personnes qui ont perdu la vue utilisent les autres sens pour naviguer sur le Web, comme l’ouïe ou le toucher.

Un site Web est compréhensible par tous lorsque le vocabulaire utilisé pour rédiger son contenu et ses interfaces est compris par tous, y compris par des personnes ayant un handicap mental ou cognitif. Une interface est compréhensible lorsque les interactions réalisées sont prévisibles : par exemple, lorsqu’un utilisateur clique sur un lien, il sait où il va atterrir ou quand il clique sur un bouton, il peut prédire ce qu’il va se passer sur son écran.

Un site Web est utilisable quand les actions prévues sur le site sont possibles par tous, peu importe le moyen de consultation (tablette, ordinateur, mobile ou technologie d’assistance), sans limite de temps et sans perturbations. On parle de perturbation quand ce qui se produit perturbe l’utilisateur, comme une nouvelle fenêtre qui s’ouvre, une musique qui se joue ou encore une animation qui se déclenche.

Pour terminer, un site web robuste est compatible avec une variété de navigateurs dans leurs versions actuelles et futures.

Handicaps

Aujourd’hui en France, on estime à 12 millions le nombre de personnes handicapées : ça représente environ 15 % des Français. Si toutes ces personnes ne sont pas gênées pour utiliser le web, une grande partie d’entre elles peut être gênée dans sa navigation.

Je vous propose de lister les handicaps auxquels il faut penser lorsqu’on conçoit et développe un site web :

  • En général, on pense d’abord aux problèmes d’audition et de vision. Les troubles de l’audition concernent notamment les personnes sourdes et malentendantes qui ont du mal à comprendre les contenus audio ou vidéo.
  • Les troubles de la vue, eux, concernent les personnes aveugles ou malvoyantes, mais aussi celles qui souffrent de daltonismes. Les personnes aveugles ou malvoyantes ont des difficultés pour comprendre les contenus visuels comme les images ou les graphiques et pour se repérer sur l’interface. D’ailleurs, elles ne peuvent pas utiliser de souris puisqu’elles ne peuvent pas voir le pointeur à l’écran. Les personnes daltoniennes, quant à elles, ont parfois des difficultés pour réussir à lire le contenu affiché à l’écran si les contrastes entre les couleurs utilisées sont insuffisants.
  • Ensuite, nous pouvons évoquer les troubles moteurs : ce sont des personnes amputées, paralysées ou atteintes d’une maladie invalidante comme la maladie de Parkinson. Elles ont souvent des difficultés à utiliser un clavier et une souris, et elles peuvent être gênées dans l’utilisation des interfaces complexes. Par exemple, elles peuvent ne pas réussir à cliquer sur un bouton s’il est trop petit.
  • Certaines personnes ayant un trouble ou un retard mental ne peuvent pas comprendre les interfaces ou lire les textes difficiles. Elles ont donc besoin d’être aidées dans toutes leurs démarches. Ce handicap peut être lié à une maladie comme l’autisme ou à une tumeur cérébrale, notamment.
  • Les handicaps cognitifs rassemblent de nombreux symptômes qui peuvent embêter un utilisateur lors de sa navigation sur le web. D’abord, une personne épileptique risque de faire une crise s’il y a de trop nombreux flashs sur une vidéo ou sur une interface du site web. Les personnes atteintes d’un trouble DYS peuvent aussi avoir des difficultés à lire et à comprendre les textes affichés. D’ailleurs, il existe des polices de caractères spécifiques pour aider les personnes dyslexiques à lire des sites web.
  • Enfin, une maladie psychiatrique peut rendre un utilisateur facilement désorientable : à cause, soit des interfaces complexes, soit des animations utilisées, ou bien des médias importés sur le site s’ils sont trop nombreux.

Avant de terminer cette partie sur les handicaps, j’aimerais rappeler que la plupart de ces handicaps ne sont pas incompatibles : une personne peut être polyhandicapée. Il est donc possible de rencontrer une personne amputée et atteinte d’un trouble DYS ou bien une personne aveugle, atteinte de schizophrénie.

Ne pas permettre l’accès à son site Web à certains publics est désormais considéré comme une discrimination. Les personnes handicapées ont les mêmes droits que n’importe quel citoyen français, y compris sur le web.

Parfois, les personnes handicapées utilisent des technologies d’assistance pour les aider à naviguer sur le Web. Il est indispensable que les sites Web soient compatibles avec ses outils qui peuvent être d’ordre logiciel ou matériel.

Par exemple, les utilisateurs aveugles vont utiliser une synthèse vocale, c’est un logiciel qui va lire l’intégralité de ce qui est inscrit à l’écran et qui va aider l’utilisateur à comprendre l’interface sur laquelle elle navigue. Malheureusement, de nombreux développeurs ou responsables de site ne vérifient pas la compatibilité du site avec ces outils : du coup, les synthèses vocales n’ont pas suffisamment d’informations pour aider les utilisateurs aveugles à atteindre leurs objectifs.

De la même manière, les personnes atteintes d’un handicap moteur peuvent utiliser toutes sortes d’outils comme des joysticks ou des claviers mono manuel, qui s’utilisent à une seule main, pour se déplacer sur l’ordinateur. Mais, de nombreux sites sont mal conçus et ne respectent pas les bonnes pratiques et les standards du web : cela empêche les utilisateurs de ces outils de naviguer correctement sur les sites.

Les technologies d’assistance, qu’elles soient matérielles ou logicielles, sont conçues sur les standards du Web. En les respectant, vous vous assurez que les utilisateurs peuvent comprendre vos sites web.

Évidemment, il ne s’agit pas de créer un site internet dédié aux personnes handicapées, mais bien de respecter les bonnes pratiques de développement pour leur permettre de naviguer correctement sur le site web principal.

Conclusion

Vous l’aurez compris, en 2025, l’accessibilité numérique n’est plus une option. En ne faisant pas l’effort de rendre vos sites web, vos publications sur les réseaux sociaux ou encore vos documents PDF accessibles, vous excluez jusqu’à 12 millions de personnes qui ne pourront pas s’offrir vos produits ou services.

Je vous remercie d’avoir écouté cet épisode. Vous pouvez me retrouver sur les réseaux sociaux et sur mon site web. N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cet épisode. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode !

Prenez soin de vous, à bientôt !

Chloé Corfmat

Ingénieure web créative & engagée, nous pouvons travailler ensemble

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